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Que sait-on du développement du cerveau de l’enfant ?

Grâce à l’imagerie cérébrale et aux neurosciences, on sait de mieux en mieux comment fonctionne le cerveau d’un enfant. Ces découvertes, parce que scientifiques ne sont pas discutables, contrairement aux multiples chapelles éducatives. Voici ce qu’il est essentiel de retenir.

Le cerveau de l’enfant est immature

Pourquoi un enfant pique-t-il des crises de colère ?

Pour comprendre il faut savoir que cerveau de l’être humain est constitué de 3 parties :

  • le cerveau reptilien (dit aussi « archaïque »), centre de nos comportements primaires (instincts de survie…) et de notre contrôle moteur (respiration, digestion…),
  • le cerveau limbique (dit aussi « émotionnel »), qui permet de mémoriser et ressentir les émotions,
  • le néocortex (dit aussi « cerveau supérieur »), siège du raisonnement, qui intervient dans les fonctions cognitives supérieures : la conscience, l’imagination, la réflexion, le langage, l’apprentissage…

Chez l’enfant, le cerveau reptilien et le cerveau limbique dominent en grande partie ses comportements. D’une part, il ressent avec intensité les émotions : il est traversé par des peurs extrêmes, des colères terribles, des jalousies intenses, de véritables angoisses, de très grands chagrins… D’autre part, une partie du néocortex est totalement immature. C’est donc les cerveaux reptilien et limbique qui vont gouverner ses réactions, et notamment les instincts de défense comme la colère… Ce n’est que vers 5-6 ans, avec la maturation du neocortex et des  circuits neuronaux le reliant au cerveau émotionnel, que l’enfant parviendra petit à petit à réguler ses émotions.

 

Pourquoi la peur est-elle néfaste ?

L’amygdale cérébrale, centre de la peur, est parfaitement mature dès la naissance, alors que les structures cérébrales capables de la freiner sont peu fonctionnelles. L’enfant ressent donc la peur avec beaucoup plus d’intensité que l’adulte. Et sous l’emprise de la peur et de l’insécurité, le cerveau de l’enfant sécrète des molécules de stress (cortisol, adrénaline), très toxiques pour son développement. Pressions, menaces, chantages, punitions corporelles, humiliations… provoquent ainsi des altérations importantes du néocortex et peuvent même entraîner la destruction de neurones.

 

Le cerveau de l’enfant a une grande plasticité cérébrale

Pourquoi sont-ils « marqués » par ce qu’ils vivent ?

La plasticité cérébrale (ou neuronale) décrit les mécanismes par lesquels le cerveau – en fonction de l’environnement et des expériences vécues –  est capable de s’organiser et de se réorganiser en formant de nouvelles cellules cérébrales (les neurones), et de nouvelles connexions (les synapses).

 

Si la majorité des neurones du cerveau de l’enfant se développe avant la naissance (il naît avec quelque 100 milliards de neurones !), les connexions entre ceux-ci sont quasiment inexistantes à la naissance. Elles se développeront, pendant les 5 premières années, à chaque nouvelle information que le cerveau percevra. Et ce, à raison de 700 à 1 000 nouvelles connexions par seconde pour atteindre 1 million de milliards de connexions synaptiques contre seulement 300 000 milliards pour l’adulte !

 

Le cerveau de l’enfant ne gardera en effet qu’un tiers de cette somme phénoménale de synapses. Il va en effet « faire le ménage » et ne conserver que les connexions le plus souvent utilisées. Connexions qui ne correspondent pas forcément à celles des meilleures expériences, mais à celles des expériences les plus fréquentes

 

Pourquoi touchent-ils à tout ?

Chaque information que l’enfant perçoit du monde, chaque interaction avec un autre être humain imprime son cerveau en y créant une nouvelle synapse. Et la nature est bien faite : pour nourrir la construction de ce formidable réseau, l’enfant entre, dès sa naissance, dans une phase d’exploration intense. Le laisser découvrir, expérimenter, toucher, goûter, tester… est donc essentiel pour son développement.

 

Les interactions avec les adultes sont également essentiels : priver un enfant de liens affectifs a un effet délétère sur son cerveau. Cela provoque une réduction de l’activité électrique, une perturbation des capacités cognitives et sociales, une baisse du QI, voire une diminution du volume global de son cerveau… Un cas extrême dans l’Histoire est celle de l’expérience menée au XIIIe siècle par l’empereur des Romains Frédéric II, qui voulait savoir quelle était la langue « naturelle » de l’homme. Il installa six bébés dans une pouponnière et ordonna à leurs nourrices de les alimenter, de les endormir, de les baigner, mais surtout sans jamais leur parler. Non seulement aucun bébé ne se mit à parler un quelconque langage, mais tous les six dépérirent et finirent par mourir…

 

Ce qu’il faut retenir

  1. En cas de crise de pleurs ou de colère, il est important d’aider l’enfant à gérer ses émotions plutôt que de systématiquement le gronder ou le punir.
  1. Il faut éviter, autant que faire se peut, de mettre les enfants dans des situations de stress, de peur ou d’angoisse. Et à fortiori se retenir de leur infliger des châtiments corporels.
  1. Il est important de leur laisser libre cours à lors de leurs ses interactions avec leur environnement, en les réfrénant au minimum dans leurs découvertes.
  2. Si nous ne pouvons pas contrôler (et heureusement !) toutes les interactions de nos enfants avec le monde extérieur, nous sommes responsables, en revanche, de l’environnement que nous leur proposons, l’exemple que nous leur donnons et sur la relation que nous construisons avec eux.

 

Sources : « Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » et « Vivre heureux avec son enfant » de Catherine Gueguen ainsi que le site de Céline Alvarez www.celinealvarez.org.

 

 

 

 

Commentaires (1)

  • Gaëllele 24 mars 2019

    Super article,clair et accesible synthetisant parfaitement les données de base. Merciiii

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