Imaginée en 1990 par Loïc Chevrant-Breton, alors responsable PACA d’ATD Quart Monde et depuis artiste à Marseille, l’association Arts et Développement organise pour les enfants des quartiers prioritaires des ateliers de peinture gratuits en pleine rue !
Redonner confiance en soi et en sa cité
Le but ? Contribuer au développement des enfants et à leur confiance en eux par la pratique de l’art et l’accès à la culture ; instaurer du lien social entre enfants, familles, voisinage, acteurs de quartier… et reconstruire avec les habitants un lien affectif avec leur cité. La confiance en soi, c’est à la fois se sentir capable et se sentir en lien.
Des enfants conquis
Un artiste, accompagné d’animateurs et de bénévoles, accueille les enfants au pied des immeubles – des lieux souvent désertés par les habitants –, avec tabliers, pinceaux, feuilles et pots de peinture. Environ 30 à 50 enfants sont présents spontanément aux rendez-vous donnés chaque semaine et durant toute l’année. Espaces de liberté, d’expression, d’apprentissage, les ateliers sont souvent attendus avec impatience par les enfants.
Des rendez-vous pérennes
Ces ateliers ont pour but de s’implanter durablement dans les quartiers : après 2 ou 3 ans de présence, l’association passe le relais au centre social et part essaimer ailleurs. Certaines cités organisent ainsi des ateliers de rue depuis plus de 10 ans ! Quant aux artistes, ils se succèdent tous les 2 ou 3 ans : une durée nécessaire à la connaissance du quartier et des familles pour développer un projet commun.
Des artistes investis
Les artistes (certains travaillent depuis 15 ans avec l’association !) viennent de tous les horizons : peintres, sculpteurs, photographes, vidéastes, graffeurs… Leur rôle est d’imaginer un projet collectif, parallèlement aux séances de peinture en expression libre, et d’accompagner chaque semaine les enfants sur le terrain. Les œuvres collectives viennent habiller les murs de la cité (fresques murales, graffitis, mosaïques…) ; d’autres seront exposées ailleurs (sculptures, vidéos, et dernièrement un tableau pixels art réalisé à partir de matériaux recyclés…). Aucun modèle préétabli, mais l’envie de cocréer, d’ouvrir les possibles et d’inspirer les enfants.
Des villes impliquées
Quarante-cinq ateliers s’installent chaque semaine à Marseille, Aubagne, Arles, La Ciotat, Marignane, Salon, Miramas, Port-de-Bouc, Vitrolles, Avignon, mais aussi à La Seyne-sur-Mer, Toulon,et plus loin à Lyon et Chambéry. Les ateliers sont financés dans le cadre de la politique de la ville (État et collectivités territoriales), parfois par la CAF et aussi par des fondations privées comme la Fondation Idkids.
« C’est fou ! Dire qu’on avait seulement des tubes de couleur et qu’on en est | |
« Même si l’on ne transforme pas les murs, on peut transformer les murs des enfants, et c’est ça qui est important. » Claude Morin St-Georges, artiste. | |
« Ici on ne travaille pas, on dessine. C’est du dessinage. Ici on ne fait pas de la grammaire ou des maths ni de la conjugaison, ici on dessine ce qu’on imagine. » Un enfant. | |
« J’ai découvert des tableaux, des grands peintres, des artistes. » Un enfant. | |
« C’est un lien social évident ; au niveau relationnel, ça permet vraiment une confiance, un regard dénué d’injonctions, de jugements […]. Pour le coup, l’art est vraiment un facteur de lien. » Virya Neang, artiste. | |
« La première chose qui m’a marqué […] c’est l’envie de faire des enfants, ce potentiel énorme. Il peut faire froid, il peut pleuvoir, ils sont là, ils font, ils ont les mains bleues de froid mais ils y vont, ils font. » Daniel Zanca, artiste. |