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Le « symptôme de déficit de nature »*
Tout un courant de pensée est en train d’émerger, notamment en Amérique du Nord et dans les pays scandinaves, porté par des psychologues, des scientifiques, des médecins, qui plaident pour reconnecter urgemment nos enfants à Dame Nature. Pourquoi ? Parce qu’à force de rester éloigné de la nature, le risque est que nos enfants développent ce que le journaliste américain Richard Louv a appelé, dans une longue enquête – parue en livre vendu à plus d’un million d’exemplaires**—, le « symptôme de déficit de nature » (Nature Deficit Disorder, ou NDD).
Ce symptôme participerait en effet à nombre de maladies et troubles comportementaux actuels : obésité, hyperactivité, déficit de l’attention, troubles du comportement, repli sur soi, stress, diabète, myopie…
En cause : notre mode de vie de plus en plus urbanisé (plus des ¾ de la population française vit en zone urbaine). Nous passons ainsi 80 % de notre temps dans des bâtiments ou dans nos véhicules ! Et l’usage excessif des écrans : de 8 à 18 ans, nos enfants consacrent près de 4h30 par jour aux écrans.
Nos amis les microbes
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, de nombreuses recherches démontrent que mettre les enfants en contact avec de la terre, des feuilles mortes, de la boue, etc. (et donc avec les micro-organismes présents dans la nature) – les « microbes », en langage courant – participe grandement au développement de leur système immunitaire. En étant exposé régulièrement aux microbes, leur système apprend, petit à petit, à les reconnaître et à y répondre spécifiquement. On parle de « mémoire immunitaire »***.
Des études récentes tendraient même à démontrer que les environnements aseptisés des pays développés, comprenant peu de microbes, seraient responsables de l’augmentation de plusieurs pathologies comme les allergies, l’asthme, les maladies de peau…
Le discours n’est pas récent. Dans les années 80, l’épidémiologiste britannique David Strachan développait la « théorie hygiéniste », soutenant que moins il y a de microbes, plus les risques d’allergies et d’asthme sont élevés. Une théorie de plus en plus reprise par le monde médical, et notamment par Maya Shetreat-Klein, pédiatre et neurologue américaine, qui explique dans son livre The Dirt Cure (« Bain de saleté », en français) à quel point laisser ses enfants se salir est bénéfique pour leur santé mais également pour le développement de leurs capacités cognitives, car ces minuscules microbes pourraient même nous aider à penser
Des solutions simples
Sans aller jusqu’à élever ses enfants au milieu de la forêt sauvage, à l’instar de Ben, père célibataire de 6 enfants surdoués dans le film Captain Fantastic, il suffit d’adopter quelques bons réflexes pour reconnecter nos enfants à la nature. L’idée n’est pas de condamner les écrans, mais de rétablir un équilibre entre « intérieur » et « extérieur », entre les moments passés à la maison et les sorties en milieu naturel. Suivez le guide !
* École et Nature, Réseau national d’éducation à l’environnement, a fait un travail remarquable pour compiler toutes les études sorties sur le sujet. Plus d’infos sur www.reseauecoleetnature.org.
** Louv R., Last Child in the Woods: Saving our Children from Nature Deficit Disorder (Le Dernier Enfant dans les bois : sauvons nos enfants du syndrome de manque de nature), 2005.
*** N’hésitez pas à consulter le blog, très bien documenté sur le sujet, de Guillaume, papa de 2 enfants et ingénieur spécialiste de l’évaluation des risques sanitaires : sante-enfants-environnement.com.
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